Balade autour du Petit Ballon, au-dessus de la vallée de Guebwiller et de celle de Munster

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Le dimanche 11 octobre 2015, 22 lève-tôt, casse-croûte dans la besace et beaucoup d’entrain dans le cœur, se retrouvèrent, après un petit voyage en voiture, sur les hauteurs de la vallée de Guebwiller, plus exactement au hameau d’Obersengern, à 900 mètres d’altitude, un lieu occupé à l’origine par une petite communauté de paysans venus de Suisse et qui défrichèrent les versants des sommets environnants pour vivre du bétail et de la transhumance, sur des prés de fauche délimités de haies et d’arbres, le tout complété de quelques lopins de terre cultivés en potager ou plantés de seigle et de pommes de terres.

Ce jour-là, le groupe des randonneurs du Club Vosgien de Rosheim, lacets serrés, bâtons nordiques dans les mains, podomètre, hygromètre, thermomètre, GPS, carte IGN et documents historiques en poche, voire au cou ou au fond du sac, partaient pour une petite balade d’une quinzaine de kilomètres et 400 m de dénivelé positif, autour du Petit Ballon, un circuit que leur avait concocté Michel Helmbacher et qui, plus est, allait se dérouler dans une ambiance plutôt de saison. En effet, rien ne manqua au registre de l’automne arrivé trop rapidement après un été caniculaire : arbres multicolores, chute de feuilles, brouillard, humidité ambiante, températures frisquettes le matin…
Là-haut, sur des sentiers balisés « Club Vosgien », ils pensaient profiter d’une belle journée ensoleillée avec des panoramas à 360° de toute beauté vers les Vosges, les vallées de Guebwiller et de Munster, la plaine du Rhin, le Kaiserstuhl, la Forêt Noire et les Alpes bernoises ; malheureusement, c’est un épais brouillard qui s’invita sur les sommets dès les premières enjambées, faussant quelque peu des prévisions météorologiques annoncées favorables pour apprécier les magnifiques nuances d’un « été indien »…

La progression se fit donc une bonne partie de la journée au milieu d’un paysage invisible, sinon fantomatique, une situation d’ailleurs confirmée sans espoir d’évolution par l’hygromètre d’un participant dont l’aiguille indiquait un degré d’humidité de l’air ambiant largement au-dessus de 80% ! Ce n’est qu’en cours d’après midi, certainement sous les attaques répétées du « Roi Soleil », que les lourdes gouttelettes se dispersèrent dans l’atmosphère et que la vue se dégagea enfin pour nous émerveiller d’une incroyable palette de couleurs automnales ; au lointain, la ligne d’horizon resta cependant bien brumeuse.

Le premier objectif de cette randonnée, avec un départ et une arrivée à Obersengern, avait été le passage du col du Hilsenfirst (alt.1121m) où s’est installée une énorme réserve de genévriers propice à la nidification de nombreuses espèces d’oiseaux, et qui est aussi un couloir de passage migratoire connu des ornithologues.
Il fallut ensuite monter au Steinmauer (alt. 1232m) qui fut le théâtre de violents combats lors de la Grande Guerre, puis passer par le col et le refuge du Bockswasen (alt.1190m), pour arriver à la mi-journée au refuge AN du Rothenbrunnen (alt.1200m) ; là, étant donné que l’intérieur avait déjà été pris d’assaut par d’autres groupes à cause de la météo, nous casse-croûtèrent à l’extérieur sur des tables noyées dans le brouillard.
La digestion se fit ensuite dans la brève mais rude montée vers le sommet du Petit Ballon (alt.1272m), occupé par un relais pour les radioamateurs du Haut-Rhin ; ici, entre 1915 et 1918, arrivait depuis Wasserbourg un téléphérique construit pour ravitailler les troupes allemandes.

La ferme-auberge du Strohberg (alt.1083m), les pâturages Schellimatt (alt.1164m) et Mullermatt (alt.1097m) où tintaient les cloches des vaches pas encore descendues dans la vallée, ponctuèrent le chemin du retour, au bord duquel fleurissaient, pour un ultime défilé de « bleus » parmi les jaunes, les rouges, les bruns, les oranges environnants, les digitales, les épilobes et les gentianes.
Après une dernière montée vers le village de Hilsen, la balade se termina sur un chemin carrossable, encadré par les fûts blancs de bouleaux qui contrastaient agréablement avec les multiples couleurs automnales alentours ; enfin les appareils-photos purent crépiter et enregistrer les paysages colorés sortis de la brume !
MH