Ascension du Donon, une montagne sacrée et un véritable château d’eau naturel

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Le dimanche 15 novembre 2015, le Donon, cette montagne des Vosges gréseuses à l’ouest de Schirmeck, visible de très loin parce qu’elle fait partie des sommets majeurs du massif vosgien et qu’elle est isolée, eut la visite d’un groupe de 16 membres du Club Vosgien de Rosheim.
Guidés par Michel Helmbacher, ces derniers randonnèrent durant 6 heures, arrêts compris, sur un itinéraire de 14 km et 742m de dénivelé, pour en faire l’ascension et s’imprégner des secrets de ce site classé monument historique et zone de silence.
Depuis Wackenbach, par la forêt de Blanche Fontaine essentiellement peuplée de résineux et sur un sentier CV balisé « croix jaune » franchissant le col Entre-les-Deux Donons, ils montèrent d’abord jusqu’à la plateforme sommitale culminant à 1009 mètres d’altitude, un lieu qui offre un point de vue exceptionnel dans toutes les directions.
Là-haut, est érigé un bâtiment imitant un temple gréco-romain qui, à l’origine, devait être un musée pour abriter diverses trouvailles archéologiques ; le Donon a en effet été utilisé dès le néolithique comme un « refuge » temporaire et fut un important lieu de culte aux époques celtes puis gallo-romaines.
Cette montagne, assise à cheval sur l’Alsace et la Lorraine et qui domine de plus 700 m la vallée de la Bruche, est également un véritable château d’eau laissant échapper dans toutes les directions vers le Rhin, via la Meurthe ou la Bruche, les eaux d’une douzaine de rivières.
Et puis, c’est un endroit qui fut de tous temps un lieu de passage naturel ouest-est, entre la Lorraine et la vallée de la Bruche, sur des voies et chemins ayant aussi servi, en dehors des échanges commerciaux, aux pèlerins se rendant au sanctuaire du sommet du Donon. Autrefois, le plus fréquenté était le col Entre-les-Deux-Donons ; actuellement, la grande route de communication passe plutôt par le col du Donon.
Sur le sentier descendant du retour balisé « rectangle rouge », et en contrebas du col du Donon, une halte s’imposa à Grandfontaine (alt. 430m) qui apparut en 1152 en tant que bien de l’abbaye de Senones ; là, au 18ième siècle et tels les sept nains de la légende, les habitants travaillèrent dans des mines proches du village.
Elles furent durant près de 700 ans le plus riche gisement de fer du massif vosgien, sachant que les installations métallurgiques comportant deux Hauts-Fourneaux, trois forges, deux martinets, une fonderie et une tôlerie produisaient annuellement 160 tonnes de fonte, 800 t de tôle et 100 t de fer en barres !
De ce passé glorieux du village dans lequel il faut inclure Framont, un peu plus en aval, il ne reste rien et les actifs résidant dans la commune se rendent tous à l’extérieur !